Hommage à Claude

Claude est né le 15 novembre 1930 ; son père était natif de Saint Saëns et sa mère d’origine basque.

C’est elle qui lui a particulièrement transmis sa foi ; car qui dit basque dit croyant.

Il ne marchait pas encore, disait-il, que sa mère lui apprenait déjà à faire le signe de la croix.

L‘esprit de famille, Claude connaissait forcément : il faisait partie d’une fratrie de 6 garçons : Jacques qui malheureusement les quitta à l’âge de quatre ans, Claude donc, Yves, Régis, Michel, Christian.

Après sa profession de foi en l’église de Saint Saëns, Claude rentre au séminaire qu’il quittera après avoir obtenu son baccalauréat.

Puis, Claude part pour son service militaire, à l’école d’artillerie du camp de Sissone dans l’Aisne et poursuit en Allemagne. Il termine avec le grade de lieutenant en 1952.

Toujours fidèle à sa foi, au retour de son service militaire, Claude participe à la chorale de l’église. C’est au sein de la paroisse qu’il rencontre Marie Jeanne. Ils se marient le 1er juin 1955.

Cette chorale paroissiale, Claude la dirige ensuite pendant de longues années. Que de travail pour faire découvrir de nouvelles partitions en polyphonie pour la beauté de nos célébrations.

Dans le même temps, à partir de 1952, Claude entre au journal « Le Réveil » comme correcteur puis comme rédacteur et rédacteur en chef. Apprécié par ses collègues et sa direction, il y reste jusqu’à sa retraite en 1990.

Trente huit années de travail au service de la communication et de l’information locale !

C’est aussi au service de notre bourg que Claude offre ses compétences et son temps, toujours assisté de Marie Jeanne.

Dès 1959, Claude est élu au conseil municipal et il y reste jusqu’en 1971 où il décide d’arrêter laissant Marie Jeanne se présenter à son tour.

Parallèlement, avec Marie Jeanne, ils fondent ensemble, le foyer des jeunes permettant ainsi à la jeunesse locale d’avoir un lieu d’échange et de partage. Certains dans notre assemblée doivent encore se souvenir des nombreux voyages en Angleterre, Allemagne, Belgique, Hollande et Suisse.

Puis il y eut la création du service d’aide à domicile en 1973 et du cercle d’amitié en 1974 permettant cette fois aux personnes plus âgées de trouver aide, convivialité, moments de joie et d’évasion avec les voyages du club : point d’orgue de l’année, toujours si bien préparé. Sans ces voyages, certains ne seraient peut-être jamais partis en vacances

Sur le plan culturel, Claude a partagé aussi ses talents d’historien, d’archiviste en organisant des expositions sur la vie de notre bourg au cours de l’histoire, et encore récemment l’exposition sur la guerre 14/18. Il a mis également par écrit toutes ses recherches et ses notes qui ont permis l’écriture des livres que nous connaissons.

Merci pour nous et nos enfants d’avoir permis la transmission et la mémoire de notre patrimoine historique local.

Ce patrimoine concerne aussi notre paroisse puisque Claude s’est beaucoup investi pour le retour en 1975 des reliques de Saint Saëns encore aujourd’hui dans notre église ; l’association du XIIIème centenaire a ainsi été créée.

L’orgue et sa pérennité fut aussi une de ses préoccupations puisque notre église a résonné plusieurs fois de concerts prestigieux avec entre autres Pierre Cochereau, et Lionel Coulon (**)

Et si Claude était si attaché à notre église, il n’en oubliait pas pour autant l’église universelle en s’investissant, toujours avec Marie Jeanne, là où il y avait besoin ; et particulièrement, dès sa retraite en 1991, chaque année pendant quinze ans à Lourdes, à la cité Saint Pierre du secours catholique ; sa mission dans ce lieu était l’accueil des personnes en situation de pauvreté matérielle ou morale.

Voici une brève évocation de la vie de Claude ; il a toujours essayé de mettre en pratique ses convictions.

Merci Claude pour tout cela.

**ndlr: présent ce jour à l'inhumation , Lionel Coulon, titulaire du Grand Orgue de la cathédrale de Rouen, fût animateur du camp d'ados du Foyer des Jeunes de St Saëns en Savoie  en 1965 ; il joua au Grand Orgue de la chapelle du Grand St Bernard

Claude,

Aujourd’hui nous sommes réunis pour t’accompagner à ta dernière demeure.

C’est avec beaucoup de tristesse pour nous et surtout pour les anciens qui t’ont connu à travers les diverses actions que tu as menées dans notre ville que tu aimais  profondément.

Tu as œuvré pour l’ensemble des Saint-Saënnaises et  Saint-Saënnais, des plus jeunes aux plus anciens.

Toujours en compagnie de Marie Jeanne, tu fus créateur et animateur de plusieurs associations.

Notre commune peut être fière d’avoir eu Claude parmi ses habitants, il fut Conseiller Municipal et c’est Marie Jeanne qui lui succéda.

Claude a organisé de multiples expositions, il aimait la perfection et tenait à donner des informations les plus pertinentes et réelles.

Il a écrit beaucoup dont 5 livres sur Saint-Saëns, de très beaux livres.

Claude était un homme discret, il traversait la place toujours avec une pochette sous le bras.

Claude, tu as été pour notre ville un ambassadeur fidèle, discret sans jamais faire de mal à personne.

Saint-Saëns  a perdu son référent, nous ne t’oublierons pas.

Marie Jeanne les habitants de notre ville te présente leurs condoléances ainsi qu’aux membres de ta famille.

Marie Jeanne nous sommes auprès de toi, avec toi.

Claude, tu peux reposer en paix.

GUIDE MA VOIX

Claude, mon Frère, et toi Marie Jeanne,

Vous savez combien vous avez été mon guide , que ce soit comme Secrétaire , avant 18 ans-  au Foyer des Jeunes ,  la M.J.C. de l’époque qui signifie « Marie Jeanne et Claude » ou comme lecteur de Témoignage Chrétien….

            Marie Jeanne et Claude, vous le savez, nos enfants, les enfants de Thérèse et Christian , Damien, Thomas et Bénédicte, vous en êtes tous les 2 les couples parrains et Marraine, ils sont là… et Thérèse , malade, alitée, est en lien avec nous ce jour.

Ils sont nombreux les FRUITS que vous avez portés ensemble au long de votre vie commune, plus de 60 ans de mariage, nombreux les  C, déclinés

1er C comme, Crayon, pour correcteur, correspondant local cantonal,chronique, histoire, journaliste

2ème C comme, Cité pour citoyen, pour Colis des soldats mobilisés en Algérie, Cercle d’Amitié des Anciens, Conseil municipal, Lieutenant (Capitaine de réserve ?), Comité de l’Aide à domicile l’ADAR ,etc….

3ème C comme Centenaire, le 13^ème,  en 1975, cher à tous deux et l’ église qui en porte les marques aujourd’hui, du maitre autel avec les reliques , à la plaque commémorative au fond, la Chorale, les concerts d’orgue et de chorales …le tout englobé dans un grand C qui a guidé votre vie, le C de CHRETIEN , avec le mouvement d' action catholique - Jeunesse Agricole Chrétienne !!la JAC (f), la Charité, la Cité St Pierre de Lourdes…

Homme de communication, de lien comme je le suis à mon tour, malgré ta grande réserve – méconnue- comme nos père et mère, vous trouverez sur le net, et aussi dans le Réveil les pages qui te sont consacrées .

Mon frère, c’est juste à côté, de l’autre côté de la rue, au 1^er étage du Relais Normand que nous sommes tous nés, JACQUES, en 29, toi en 30, YVES, en 33, REGIS en 39, MICHEL en 43 et moi CHRISTIAN, en ????. Pour blaguer, cela mérite une plaque, non ?

Que de fois nous avons été tous sollicités par le père Payelle,- le sacristain, ce n'était pas un prêtre - pour servir la messe-basse tôt le matin !!!

Les valeurs que tu nous as transmis, solidarité, dévouement, générosité, sens de l’autre, justice sociale, discrétion aussi comme nos parents,

n’est-ce pas dans le syndicalisme, au CCO Centre de Culture Ouvrière, Culture & Liberté, dans les Comités d’entreprise, les 1ère bricothèque et vidéothèque en 74, les Relais du Temps libre, le Relais des Roches en 76, les VVF,  le Chèque Vacances, mais aussi dans l’association des Amis du Diocèse du Sahara, l'ADS, c'est grâce à votre impulsion, je suis devenu ce que je suis.

MJC , vous êtes guide.

CLAUDE, tu reposeras tout à l’heure au cimetière du Bourg de St Saëns que vous n’avez jamais voulu quitter… On ne déracine pas 2 grands hêtres de la belle forêt d’ Eawy. 

Votre tombe jouxte celle de François de Laboulaye, ancien maire, petit-fils du général Hély d’Oissel, que nos parents Elise et Marcel avaient connu « au Château » lieu de leur 1^ère  rencontre en 1927.

En cet instant, mon propos se doit de ne pas oublier :

 un grand MERCI à NICOLE, BERNARD, Père  PIERRE-PATRICE qui t’ont accompagné  CLAUDE , à l’hôpital de Rouen, la nuit de ton « Passage », de ta « Pâque »  et qui accompagnent encore Marie-Jeanne depuis ton décès, Agnès, Gilberte, Evelyne et Dominique, Béatrice, … exercice difficile car j’en oublie, bien sûr…n’est-ce pas Jacky & Anne Marie, Michèle et Jean Pierre, Jeannine, Pierre, Philippe, Françoise et tant d'autres, ..

Dans la peine Thérèse et moi, les 3 filleuls et 5 petits, MARIE JEANNE & CLAUDE, nous vous aimons, nous sommes dans la douleur et nous pleurons.

Avec ton Crayon, CLAUDE, REPOSE DANS LA PAIX DU CHRIST, que JESUS t’accueille en son Paradis.

MJC ne signifie-t-il pas aussi, MARIE – JESUS –CHRIST !!!

IKUS ARTE

( au revoir en basque)

Cher Claude,

Comme tu le vois, Bénédicte, Thomas et moi sommes aujourd'hui près de toi. Permets-nous tout d’abord de te parler au présent. Pourquoi au présent ? Nous avons essayé mais nous n’arrivons pas à parler de toi au passé. Tu es avec nous.

Ce texte aujourd’hui nous le lisons à cette place au centre de cette église de Saint Saëns que tu aimais tant et où nous, alors petites têtes blondes, te voyaient si souvent Claude. Et nos petites têtes blondes sont dans l’assistance, avec nos conjoints.

Ce texte nous l’avons écrit avec émotion et aussi une profonde joie. Tous les souvenirs, les rires qui remontent à la surface.  Nous avons essayé de les rassembler et de les ordonner pour les transmettre, comme tu le faisais en utilisant tes talents de journaliste, comme tu l’as fait pour écrire sur Saint Saëns, à laquelle tu es tellement ancré, et utiliser tes talents d’orateur à Lourdes, lorsque tu étais guide bénévole à la Cité Saint Pierre.  Il y a tant à dire, il faut choisir, expliquer, affiner, argumenter, couper, ou étoffer, pour parler de l’homme que tu es. Et nous comprenons alors le plaisir que tu as à écrire. Ce texte est ton texte.

Toute ta, toute notre famille est là. Même maman est avec nous. Nous souhaitons leur dire à eux et à tous ceux qui sont réunis dans cette assemblée l’amour que nous te portons et témoigner de la personne que tu es.

Témoigner de tout ce que tu nous as appris depuis que nous sommes tout petits.

Tu sais que nous avons raconté à nos enfants comment tu chantais le « Minuit Chrétien » lors de la messe de Noël ? De nous, petite fille, petits garçons dans le chœur ou à la chorale aux côtés de Marie-Jeanne. Comme nous écoutions tout fiers !

Et les débats animés avec Papa lors de repas ? Tiens, ça on ne leur a pas encore dit.

Honnêtement, lorsque nous étions plus jeunes, nous ne comprenions pas tout. Nous avons grandi et aujourd'hui nous avons compris. Le sujet n’était pas le plus important. Non, c’était le plaisir d’échanger des points de vue. Et vous êtes heureux de le faire ensemble. La preuve : vous trouvez toujours un sujet sur lequel vous étiez d’accord finalement.

Et c’est une règle d’or : Papa et toi vous quittez toujours en paix.

Et puis après les repas, nous avons l’habitude de partir en promenade. Parfois à la rencontre de l’Histoire, celle que tu aimes tant nous raconter et écrire dans tes livres.

Nous nous souvenons particulièrement de ce dimanche où nous sommes allés dans les alentours de Saint Saëns sur les traces du "Colonel Remy" (Pierre Brosselette). Tous autour de toi nous écoutions comment la piste d’atterrissage s'est illuminée quelques minutes dans la nuit.... Quelques minutes permettant à un petit avion de récupérer ce passager clandestin pour l'amener à Londres une nuit d'Avril 1942. Au détour d'un chemin, l'un d'entre nous, pas peu fier, fit une découverte "miraculeuse" : un silex, un biffasse ! Un tel trophée, quelle source d'inspiration pour un article dans le Réveil !

Que de bons moments ensemble, mon tonton. Petits rites Saint-Saënnais, avec toi, que nous transmettons à nos enfants. Entre les concours pour manger sans couper les ficelles du petit déjeuner et ceux pour nouer les ficelles des bateaux sur l'eau, nous continuerons à leur apprendre les ficelles de la belote et du bridge, et à rigoler aux jeux de mots tarabiscotés que nous trouvons partout.

Une anecdote que tu devrais leur raconter, à nos enfants : Comment Marie-Jeanne et toi avez apporté à nos parents pour Noël des huîtres en plein milieu du Sahara. Des huîtres, ça ne leur parle peut-être pas beaucoup, à nos enfants. Tu peux aussi leur dire que les tartes étaient coupées en 8 parts lorsque nous étions tous les trois, avec Marie-Jeanne et toi, pour que nous puissions nous, enfants, en avoir deux parts chacun. Une idée du partage, de la bonne chère, pas très mathématique, mais qui nous tient encore chaud au coeur.

Pour moi qui ai pu passer tant de temps avec toi, tu es aussi l'homme élégant, qui ne se sépare jamais de son foulard en soie au cou, même lorsque tu jardines. Ou qui m'a appris à éplucher une pêche avec couteau et fourchette avec tant de patience, dans le cas improbable où j'irais déjeuner chez la Reine d'Angleterre.  Si pudique lorsqu'on te voit couver des yeux notre progéniture, avec tes yeux bleus qui s'illuminent lorsqu'ils se tournent vers toi, et tes réponses patientes à leurs questions d'enfants. Oui, c'est bien le même Claude qui entonne les cantiques d'une voix forte et assurée, pour que toute l'assemblée le suive dans l'Eglise.

Les découvertes, les voyages, encore une passion que tu as mise en œuvre pour en faire profiter d'autres. Tant d'escapades en voiture, improvisées ou non, et tant d'excursions et de voyages organisés que ce soit pour le Foyer des jeunes ou pour le Cercle d'amitié, avec Marie-Jeanne.

Marie Jeanne. Oui, tu le sais tonton, nous disons tout le temps “Claude et Marie-Jeanne”. Pour nous c’est une expression presque un automatisme, Claude et Marie Jeanne. Est-ce pourtant une évidence ? Non…

Nous le savons aujourd’hui dans nos couples, dans nos familles. Oui, la vie apporte ses joies, elle apporte aussi ses difficultés. Claude et Marie-Jeanne, Il n’est pas facile d’être comme vous tous les jours. Claude et Marie-Jeanne, vous êtes le témoignage que c’est possible.  Votre engagement dans votre famille, dans votre communauté, que ce soit dans la société civile ou dans la paroisse. N’est ce pas un nouvel exemple ?

Nous pourrions continuer ainsi longtemps à raconter à tous nos rencontres, nos nombreuses vacances ensemble, nos discussions. Alors concentrons-nous sur l’essentiel.

Avec nos parents, et avec Marie-Jeanne aux côtés desquels tu es toujours, tu nous as donné, à Thomas, à Damien et à moi les joies de notre enfance. Tu nous as construits et fait de nous les adultes que nous sommes, heureux et épanouis dans nos vies.

Alors Claude, nous te le proclamons avec amour :

Nous sommes tes filleuls.

Nous sommes aussi tes enfants

Pour le temps que tu nous donnes encore Seigneur, rends nos mains fermes, guide les.

          Nous te prions Seigneur pour tout le personnel soignant ;

          Que leurs mains apaisantes et secourantes soient un réconfort 

           Pour tous leurs malades.

Pour le temps que tu nous donnes encore Seigneur, rends notre cœur plein d’amour. Guide-le.

           Nous te prions pour nous tous, afin que nous sachions t’aimer,  

           Toi Seigneur, et aimer tout le monde, un peu plus, un peu mieux.

Pour le temps que tu nous donnes encore Seigneur, rends notre regard et nos oreilles attentifs. Guide-les.

             Nous te prions pour Marie Jeanne et sa famille ; pour la paroisse

             Et notre Bourg de Saint Saëns afin que nous sachions tous écouter       

          et regarder l’autre avec patience.

Pour le temps que tu nous donnes encore Seigneur, mets notre intelligence et notre parole au service de ta volonté.  Guide-les.

             Nous te prions pour que les hommes apprennent à découvrir et à

             connaître le monde tout entier, que tu nous a confié et que nous

             laisserons à nos enfants .

             Nous te confions spécialement le diocèse du Sahara et la cité Saint

             Pierre de Lourdes que Claude affectionnait particulièrement.